Domaine Henri Bonneau – Le mystère d’un style à part

Le Domaine Henri Bonneau, situé à Châteauneuf-du-Pape, incarne une forme rare de tradition vivante. C’est un domaine à la fois mythique et confidentiel, façonné pendant des décennies par la main unique d’Henri Bonneau, vigneron discret, intuitif et farouchement indépendant. Il a bâti, sans faire de bruit, l’un des styles les plus reconnaissables et les plus recherchés de la vallée du Rhône méridionale.

Pendant plus de 50 ans, il a vinifié seul ses parcelles, sans suivre les modes, sans revendiquer de label bio ni d'approche technique spectaculaire — simplement avec son instinct, son palais et une fidélité totale à son idée du vin. Après son décès en 2016, son fils Marcel Bonneau a repris l’héritage, perpétuant ce style artisanal et extrêmement singulier.

Le domaine compte environ 6 hectares, essentiellement en Grenache très majoritaire, complété par un peu de Mourvèdre, Counoise, Vaccarèse et d'autres cépages anciens. Les vignes sont âgées, plantées sur les plus beaux terroirs du plateau de Châteauneuf, sur des sols de galets roulés et d’argile rouge.

La viticulture est manuelle, rustique mais soignée, sans traitement systématique, avec de petits rendements et des vendanges très mûres. En cave, les vinifications sont longues, peu interventionnistes, sans filtration ni collage. Mais ce qui fait la signature du domaine, c’est surtout l’élevage prolongé : les vins peuvent rester plus de 5 à 10 ans en foudres et en vieux fûts, parfois en demi-muids, dans des caves fraîches et sombres. Aucun calendrier précis, seul le goût décide du moment.

Les vins signés Henri Bonneau sont profonds, mûrs, souples, très épicés, et dotés d’une texture fondue unique. Ils allient concentration et buvabilité, fraîcheur et richesse, et développent avec l’âge une complexité aromatique remarquable, entre garrigue, cuir, truffe et fruits noirs confits.

Cuvées emblématiques :

• Châteauneuf-du-Pape “Réserve des Célestins” : cuvée culte, souvent élevée près d’une décennie.

• Châteauneuf-du-Pape “Marie Beurrier” : plus accessible, toujours veloutée et longue.

• Châteauneuf-du-Pape classique : rare, selon les millésimes, mais toujours racée.